Messe du dimanche 19 avril
Chers paroissiens,
Le dimanche après Pâques est le Dimanche de la Miséricorde.
C’est Jean Paul II qui institua cette fête en 2000 le jour de la canonisation de Sainte Faustine. Le Christ lui avait dit «La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques»
Qu-appelle-t-on-les-oeuvres-de-misericorde
Dire-le-chapelet-de-la-Misericorde-Divine
Coloriage Dimanche de la Misericorde
1ere lecture :
Dans les premières communautés chrétiennes, tout était-il aussi beau que l’affirme ce passage du Livre des Actes qui s’offre comme un “sommaire” des activités ecclésiales ?
Les premières communautés chrétiennes viennent de recevoir le Souffle saint de Dieu qui leur a fait comprendre que Jésus, celui qu’elles avaient connu et accompagné, était relevé d’entre les morts et qu’il allait venir bientôt dans sa splendeur pour manifester le Royaume de Dieu. Comment alors ne pas être enthousiasmé et se préparer à la venue du Seigneur?
On imagine que dans cette ambiance, on puisse facilement mettre tout en commun, partager ses biens, se rendre chaque jour au Temple pour la prière, écouter ceux que Jésus avait choisis. Les tout premiers temps de l’Église ont dû être exceptionnels.
Luc aime à évoquer ces souvenirs, car lorsqu’il écrit les Actes, ces temps s‘éloignent et les chrétiens doivent se rendre à l’évidence que la venue du Seigneur dans sa splendeur n’est peut-être pas pour l’immédiat.
Ce résumé est devenu une sorte d’étendard pour ceux qui tout au long de l’histoire de l’Église, ont voulu retrouver et vivre le dynamisme du départ.
LECTURE du livre des Actes des Apôtres (2,42-47)
Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres
et à la communion fraternelle,
à la fraction du pain
et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs
à la vue des nombreux prodiges et signes
accomplis par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble,
et ils avaient tout en commun ;
ils vendaient leurs biens et leurs possessions,
et ils en partageaient le produit entre tous
en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur,
ils fréquentaient assidûment le Temple,
ils rompaient le pain dans les maisons,
ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;
ils louaient Dieu
et avaient la faveur du peuple tout entier.
Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait
ceux qui allaient être sauvés.
Psaume 117
Les tout premiers chrétiens, animés du Souffle saint lorsqu’ils célébraient chaque premier jour de semaine la résurrection de Jésus, pouvaient chanter comme dans le psaume 117: “Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie”.
R/ Rendez grâce au Seigneur. Éternel est son amour !
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
On m’a poussé, bousculé pour m’abattre ;
mais le Seigneur m’a défendu.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Ouvrez-moi les portes de justice :
j’entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
Je te rends grâce car tu m’as exaucé :
tu es pour moi le salut.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
2e lecture :
La première lettre de Pierre était destinée à circuler dans des jeunes communautés chrétiennes dispersées dans les cinq provinces de l’Asie Mineure (la Turquie actuelle). Elle semble développer une catéchèse autour du baptême.
La lettre commence par une grande action de grâce adressée au “Père de Jésus Christ notre Seigneur”. Dieu est béni pour la “renaissance” de ceux qui ont donné leur foi à Jésus. Il y a là probablement une allusion au baptême. Cette renaissance est possible grâce à la résurrection de Jésus Christ. Elle ouvre sur une espérance, sur un héritage. Le Christ est désigné comme “notre Seigneur”.
On retrouve les convictions de foi des premières communautés chrétiennes qui attendent pour bientôt la venue du Christ dans sa splendeur. Les épreuves actuelles ne peuvent donc pas durer. Elles permettent seulement de vérifier “la qualité de la foi” de chacun. Aussi, c’est la joie qui doit l’emporter puisque le salut est proche. Cette joie est mentionnée à deux reprises. En attendant l’apôtre insiste sur la foi, cette pleine confiance que l’on donne au Christ ressuscité “sans le voir encore”.
SECONDE LECTURE de la première lettre de saint Pierre apôtre (1, 3-9)
« Il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts »
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps. Aussi vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or – cet or voué à disparaître et pourtant vérifié par le feu –, afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ. Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi, vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire, car vous allez obtenir le salut des âmes qui est l’aboutissement de votre foi.
Evangile :
Les deux récits d’apparition semblent écrits sur un même scénario. Mais leur portée est différente. Le premier a pour but de fonder la mission des disciples. Le second répond à la question: pourquoi ne voit-on pas le Ressuscité s’il est vivant parmi nous ?
On a d’abord l’impression que Jean raconte la même histoire à huit jours d’intervalle. Les portes du lieu où se trouvent les disciples sont verrouillées. Jésus vient et leur adresse un salut de paix. Mais ce même cadre sert deux visées différentes.
Dans la première scène, les paroles du Ressuscité s’adressent à l’ensemble des disciples. Jésus envoie ses disciples en mission: “De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie”. Les chrétiens disent ici que la mission n’est pas facultative ; elle est essentielle à l’Église. Les disciples ont reçu cette mission du Ressuscité lui-même. Ils ne l’ont pas inventée pour eux-mêmes. On a ici l’équivalent du récit de la Pentecôte dans les Actes. Pour la mission, les disciples reçoivent l’Esprit ou Souffle saint, la force de Dieu. Avec Pâques s’ouvre le temps de l’Esprit, le temps de l’Église missionnaire. Les disciples annoncent et proposent le salut obtenu par Jésus. La remise des péchés en est le signe.
Thomas représente parmi les disciples ceux qui voudraient des preuves tangibles pour croire en la Résurrection de Jésus. Or Jésus est maintenant vivant d’une vie nouvelle, totalement différente de son existence d’avant sa mort. Jésus appartient donc au monde invisible de Dieu et personne ne peut le voir. Les apparitions ont été simplement des signes pour parvenir à la foi en sa résurrection, car les disciples par eux-mêmes, sans ce “coup de pouce” divin, n’auraient jamais pu croire. Mais désormais, et pour ne pas se tromper sur la Résurrection qui n’est pas un simple retour à la vie d’avant, il faut que les apparitions cessent. Les croyants désormais croient sans avoir vu. Le Ressuscité peut être mystérieusement présent à toutes les communautés de tous les territoires et de tous les temps.
ÉVANGILE
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Commentaire
Ce dimanche est celui de la béatitude de la foi : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu”, dit Jésus. En faisons-nous partie ? Savons-nous nous montrer heureux de croire ?
La première lecture restitue quelques traits caractéristiques de la communauté née de la prédication pascale des apôtres. Le texte souligne l’unanimité d’esprit et de cœur de ces chrétiens qui n’ont pas encore rompu les amarres avec Israël. Leur vie est rythmée par l’enseignement de la foi, la communion fraternelle incluant le partage des biens, la fraction du pain et les prières. D’autres signes distinctifs permettent de les reconnaître: des miracles (avant tout des guérisons), la fréquentation du Temple et des repas pris en commun.
C’est aussi de signes qu’il est question dans le récit évangélique rapportant la mésaventure de Thomas, l’un des Douze. Comme il n’a pas vu le Ressuscité lors de sa première manifestation aux disciples, Thomas déclare péremptoirement : “Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à l’endroit des clous ni ma main dans son côté, non, je ne croirai pas”. Huit jours plus tard, Jésus se montre une nouvelle fois aux siens. Il dit à Thomas : “Avance ton doigt et regarde mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté”. L’apôtre s’incline devant l’évidence, mais Jésus lui réplique: “Tu crois parce que tu m’as vu. Heureux ceux qui croient sans avoir vu!” Alors que Thomas, sceptique, réclamait des preuves, Jésus le renvoie aux signes de sa résurrection: sa présence, sa parole et le don de l’Esprit pour la rémission des péchés.
Avant de relater l’épisode de Thomas, l’évangile de ce jour rend compte de la première rencontre du Ressuscité avec les disciples, “le soir du premier jour de la semaine”. Les portes étant verrouillées par peur des juifs, Jésus vint, “et il était là, au milieu d’eux”. Ce n’était pas un fantôme, puisque Jésus “leur montra ses mains et son côté”. Les disciples reconnurent leur maître bien-aimé, réellement présent quoique selon une modalité inédite.
A deux reprises, le Ressuscité les salua en leur donnant sa paix, fondement divin de leur foi et de leur attachement. Tout naturellement, “les disciples furent remplis de joie”.
Ils reçurent aussi, de la bouche de Jésus vivant par delà sa mort, la confirmation du mandat que le maître leur avait confié dans sa condition terrestre : “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie”. A cet effet, il souffla sur eux en disant : “Recevez l’Esprit Saint !” C’est le souffle créateur de Dieu, mais aussi le souffle de la Pentecôte qui investit les disciples dès le jour de Pâques. Et cet Esprit confère le pouvoir de remettre les péchés, c’est-à-dire de libérer les hommes de ce qui les empêche de vivre en enfants de Dieu.
A partir de l’Évangile priez le Seigneur…
Jésus, que pour toi chacun s’écrie :
“Mon Seigneur et mon Dieu!”
Dans ton corps voici les marques,
La blessure de la lance :
Dans nos mains voici la Pâque,
Et la coupe de l’alliance.
Tu franchis les portes closes
Sans forcer le cœur de l’homme,
Tu rejoins celui qui doute,
Tu chemines sur sa route.
Sur nos vies ta joie rayonne,
Tout renaît en ton offrande,
Et ta paix tu nous la donnes,
Comme un feu qu’il faut répandre.
Jésus, que pour toi chacun s’écrie :
“Mon Seigneur et mon Dieu!”