Dimanche 22 mars

Chers paroissiens,

Je vous écris à partir d’une nouvelle adresse électronique car il est impossible d’envoyer un grand nombre de courriels en même temps par GMAIL. Cet e-mail sera utilisé pour envoyer la Newsletter mais l’adresse info.paroisseffmm@gmail.com restera pour les communications individuelles.

L’évêque de Limbourg a décidé que l’interdiction de l’Eucharistie en communauté et d’autres réunions communes a été prolongée jusqu’au 19 avril.

Les cérémonies des premières communions et de confirmations sont reportées à la fin des vacances d’été.
Je propose que notre communauté (suite à suggestion d’une famille) s’unisse dans la prière et je propose donc que chaque famille prie à la maison prie soit à 7h30 ou à 19h30, si possible, en allumant une bougie dans un endroit visible p.ex. devant une fenêtre.Cette semaine, nous proposons de prier pour tous les malades et leurs familles.

Comme l’a écrit l’évêque de Limbourg, notre église Dreifaltigkeit sera ouverte pour la prière individuelle – les heures d’ouverture en pièce jointe.

Et maintenant, je voudrais proposer les textes bibliques de ce dimanche avec de brefs commentaires:

1ère lecture 1 S 16,1-13

David, selon la logique humaine du prophète Samuel, n’aurait jamais été roi. Mais au pays des fils d’Israël, le véritable roi est Dieu et il choisit qui il veut pour le représenter.
Le récit de la vocation de David a peut-être servi tout d’abord à justifier un coup d’état. Historiquement David a usurpé le pouvoir à la famille de Saül.
Pour éviter que le peuple en fasse un imposteur, le récit sert à montrer que David est roi selon le vouloir exprès du Dieu national. Il a bien reçu l’onction de la part de Dieu. Il est, selon les expressions qui servent habituellement à désigner le roi des fils d’Israël, le “fils de Dieu”, le “messie”.Mais les croyants qui ont écrit la Bible ont repris ce récit et l’ont intégré à leur réflexion religieuse. Pour beaucoup d’entre eux David fut un grand roi et même le modèle des rois. N’a-t-il pas réussi à faire l’unité du royaume ? Peu à peu, au fur et à mesure que se dégradera l’institution royale et encore plus à sa disparition, ils espéreront en la venue d’un roi, d’un fils de Dieu, d’un messie sur le modèle de David. Le récit de la vocation de David peut se lire dans cette perspective religieuse : David a bien été l’élu, le choisi, le messie de Dieu.

Lecture du premier livre de Samuel (16, 1b. 6-7. 10-13a)

En ces jours-là, le Seigneur dit à Samuel : « Prends une corne que tu rempliras d’huile, et pars! Je t’envoie auprès de Jessé de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils mon roi. » Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliab, il se dit : « Sûrement, c’est lui le messie, lui qui recevra l’onction du Seigneur ! » Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : « Le Seigneur n’a choisi aucun de ceux-là. » Alors Samuel dit à Jessé : « N’as-tu pas d’autres garçons ? » Jessé répondit : « Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. » Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu’il ne sera pas arrivé. » Jessé le fit donc venir : le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. Le Seigneur dit alors : « Lève-toi, donne-lui l’onction : c’est lui ! » Samuel prit la corne pleine d’huile, et lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là.
– Parole du Seigneur.

Psaume 22

La présence du psaume 22 s’explique par l’allusion au Dieu d’Israël comparé à un berger. Le berger David a été choisi par Dieu pour être le roi, le berger qui conduira dans la sécurité et la paix les fils d’Israël. Mais il exercera sa fonction sous l’autorité d’un autre roi, d’un autre berger : le Seigneur Dieu.

R/ Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

Le Seigneur est mon berger : 
je ne manque de rien. 
Sur des prés d’herbe fraîche, 
il me fait reposer. 

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ; 
il me conduit par le juste chemin 
pour l’honneur de son nom. 

Si je traverse les ravins de la mort, 
je ne crains aucun mal, 
car tu es avec moi : 
ton bâton me guide et me rassure. 

Tu prépares la table pour moi 
devant mes ennemis ; 
tu répands le parfum sur ma tête, 
ma coupe est débordante. 

Grâce et bonheur m’accompagnent 
tous les jours de ma vie ; 
j’habiterai la maison du Seigneur 
pour la durée de mes jours.

2e lecture : Ép 5,8-14

Les chrétiens d’Éphèse comme de Colosses sont sensibles aux idées philosophiques et religieuses qui bouillonnent chez eux en Asie Mineure. Paul sent le danger : ces idées ont comme conséquence de rabaisser le rôle de Jésus. Alors il écrit pour prévenir ses amis.Le vocabulaire utilisé par Paul, avec cette opposition entre “ténèbres et lumières”, évoque ces religions à “mystères” qui fleurissaient dans la région, où seuls des initiés ont accès au savoir, à la connaissance. Voilà pourquoi Paul invite ses destinataires à faire preuve de plus de sagacité. Dans leurs réflexions, qu’ils sachent “reconnaître ce qui est capable de plaire à Dieu”.Paul fustige les gens de ces groupes qui cherchent à se cacher. C’est qu’ils préfèrent les ténèbres à la lumière. Les chrétiens n’ont rien à craindre. Inutile de chercher la lumière auprès de ces groupes obscurs, car seul le Christ peut donner la lumière. Parce qu’il s’est réveillé, s’est relevé d’entre les morts, il entraîne ses disciples à sa suite pour une vie de lumière près de Dieu. Paul reprend ici sans doute un chant de la communauté : “Réveille-toi, ô toi qui dors…” Il s’emploie à rappeler la place centrale, unique et capitale du Christ.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (5, 8-14)

Frères, autrefois, vous étiez ténèbres; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt. Ce que ces gens- là font en cachette, on a honte même d’en parler. Mais tout ce qui est démasqué est rendu manifeste par la lumière, et tout ce qui devient manifeste est lumière. C’est pourquoi l’on dit : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. – Parole du Seigneur.

Evangile : Jn 9,1-41

Un autre grand récit de Jean qui tourne autour d’un personnage : l’aveugle-né. Derrière le procès fait à l’aveugle de naissance, c’est le procès de Jésus qui se profile.Le récit comporte 41 versets et 2 seulement se rapportent à la guérison de l’aveugle.Cette guérison provoque la question de l’aveugle guéri : “Qui donc est Jésus ?”. La suite du récit en est la réponse. Les adversaires de Jésus convoquent l’ancien aveugle comme dans un procès avec interrogatoire, audition de témoins (les parents), nouvel interrogatoire, puis sentence de condamnation (l’exclusion). Jésus ouvre une sorte de contre-procès. Il acquitte l’ancien aveugle et lui offre le salut.Il fait le constat que ses adversaires se condamnent eux-mêmes par leur aveuglement puisqu’ils refusent de s’ouvrir à la lumière de Dieu.On notera la progression dans les titres donnés par l’ancien aveugle à Jésus : “un homme”, “un prophète”, “venant de Dieu”, le “Seigneur”. Par ailleurs Jésus est aussi appelé : “messie” et “Fils de l’homme”. Ce texte dit la foi des communautés chrétiennes.Derrière ce texte se devine la souffrance des chrétiens face à leurs frères juifs qui ne les suivent pas. On pense plus particulièrement à ceux qui leur étaient proches et chers comme ceux qui cherchaient à vivre la tora, à suivre la direction de Dieu. Les pharisiens étaient de ceux-là.
C’est un amour déçu envers les pharisiens qui explique la sévérité du texte évangélique à leur égard.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (9, 1-41)

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. »Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » Ils lui dirent : « Et lui, où est-il? » Il répondit : « Je ne sais pas. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir main- tenant, nous ne le savons pas; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. » Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez- vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant! Vous ne savez pas d’où il est, et pour- tant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta nais- sance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se pros- terna devant lui. Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un juge- ment : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions- nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. »

Commentaire

La première lecture nous ramène aux origines de la royauté en Israël, vers la fin du XIe siècle avant Jésus Christ. Saül s’est montré infidèle à sa mission, si bien que Dieu le rejette et envoie Samuel dans la petite bourgade de Bethléem pour faire de l’un des fils de Jessé le nouveau roi d’Israël. Le Seigneur a jeté les yeux sur le benjamin, David, qui fait paître le troupeau de son père. Car “les hommes regardent l’apparence, alors que le Seigneur regarde le coeur”.

Un aveugle de naissance vient à Jésus. Les disciples, prisonniers de la théorie traditionnelle de la rétribution, demandent à Jésus qui a péché : l’aveugle ou ses parents ? Ni l’un ni les autres. Il faut renoncer à faire un lien entre souffrance ou maladie et péché. Sans même que l’aveugle ait demandé sa guérison, Jésus applique de « la boue sur [ses] yeux » et l’envoie à la piscine de Siloé. À son retour, l’homme voit. Les pharisiens contestent et accusent Jésus d’avoir fait son miracle un jour de sabbat. Mal- gré leur insistance, l’aveugle-né argumente brillamment. Les sommités pharisiennes, elles, s’enfoncent dans un aveuglement volontaire qui les empêche de voir en Jésus un homme de Dieu.

Dieu voit les hommes ; Jésus pose son regard sur un homme aveugle de naissance qui, rejeté par la société, en est réduit à vivre d’aumônes. Pris de pitié, Jésus le guérit. Mais ce geste de bonté pose problème. Les voisins, qui pourtant le côtoyaient, hésitent soudain à reconnaître l’infirme ayant recouvré la vue. Les pharisiens, indisposés du fait que la guérison a été opérée un jour de sabbat, discutent entre eux, puis s’entendent pour injurier le mendiant et le jeter dehors. Eux, qui bénéficiaient des lumières de la Loi de Moïse, s’enferment dans la nuit de l’obstination et du refus ; l’aveugle guéri suit un chemin inverse : ce Jésus, un prophète, l’a fait passer de l’obscurité à la lumière.

Ainsi, un homme qui n’a pu étudier la Loi et qui, au dire des pharisiens, était tout entier plongé dans le péché, accède-t-il à la foi, parvenant doublement à la lumière en se faisant le défenseur de son sauveur. Notre coeur peut se fermer à la vérité ou s’ouvrir généreusement à la lumière. Pour Jésus, il n’y a pas de tare irrémédiable, ni physique ni morale. Il ouvre les yeux des aveugles qui se reconnaissent tels et qui attendent de lui un regard différent sur eux-mêmes et sur le monde. Mais les aveugles qui déclarent : “Nous voyons”, s’enfoncent dans les ténèbres ; leur péché demeure. Nous-mêmes, de quelles cécités devons-nous guérir pour devenir de vrais disciples de Jésus ? Ne nous arrive-t-il pas de nous comporter en détenteurs patentés et exclusifs de la lumière ?

A partir de l’Évangile priez le Seigneur

Il te suffit de passer, Jésus,
et tu remarques celui qui ne peut te voir encore.Il te suffit de parler Jésus,
et tu éveilles l’espérance
de celui qui n’a pas la force de t’appeler.Il te suffit de voir, Jésus,
et tu éveilles à l’action de grâce
celui qui marchait dans la nuit.Il te suffit de bénir, Jésus,
et tu révèles la miséricorde
à celui qui ploie sous le fardeau.Il te suffit d’être toi
et nous devenons ce que Dieu veut,
un peuple de frères,
un peuple de vivants…

Bon dimanche
En union de prière
Père Slawek