Thème de la soirée MCC : l’ubérisation

Mouvement Chrétien de Cadres
Mouvement Chrétien de Cadres

Beaucoup de nos contemporains s’accordent à dire que nous vivons actuellement une troisième révolution technologique avec le développement de l’informatique et de l’intelligence artificielle.

Si ces nouvelles technologies peuvent apporter de vrais progrès, elles sont également porteuses d’inquiétudes, de méfiance, à tout le moins d’interrogations.

Sans remettre en question l’essor de la digitalisation de la société et son influence grandissante dans notre vie quotidienne nous avons choisi d’échanger autour de « l’ubérisation » et de son impact sur notre société à travers quelques questions :

  • Avez-vous déjà fait appel à des prestataires type Uber ? pour quel usage ? si non pourquoi ?
  • Utilisez-vous la possibilité d’évaluer les prestations commandées ? pourquoi ? qu’en pensez-vous ?
  • Ubérisation : plus de richesse ou de précarité ? opportunité d’émancipation ou nouvelle forme d’esclavage ?
  • Pérennité ?  
    • la société Uber annonce la reprise du développement des voitures autonomes
    • la licence Uber n’est pas reconduite à Londres, nombreux chauffeurs endettés
    • quid des chauffeurs ??
  • Concurrence loyale ou déloyale : Uber et taxis, Airbnb et hôtellerie, …
  • Quelle serait votre réaction si votre enfant décidait de débuter sa vie professionnelle en travaillant à temps plein ou partiel pour une entreprise de ce type ?
  • Comment s’exerce ma responsabilité de chrétien ?

Quelques éléments pour guider notre réflexion

3 définitions

  • Wikipedia: L’uberisation (ou ubérisation), du nom de l’entreprise Uber, est un phénomène récent dans le domaine de l’économie consistant en l’utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. La mutualisation de la gestion administrative et des infrastructures lourdes permet notamment de réduire le coût de revient de ce type de service ainsi que les poids des formalités pour les usagers. Les moyens technologiques permettant l’« uberisation » sont la généralisation du haut débit, de l’internet mobile, des smartphones et de la géolocalisation. L’uberisation s’inscrit de manière plus large dans le cadre de l’économie collaborative. Ce concept s’oppose en fait à celui connu depuis des générations, et particulièrement depuis les trente glorieuses, c’est-à-dire le monde fixe et réglementé du salariat.
  • Petit Larousse (édition 2017): Ubérisation : « remise en cause du modèle économique d’une entreprise ou d’un secteur d’activité par l’arrivée d’un nouvel acteur proposant les mêmes services à des prix moindres »
  • Le Petit Robert: ubériser : « déstabiliser et transformer un modèle économique innovant tirant partie des nouvelles technologies »

Des références utiles

Document préparatoire à la conférence de l’OIT de juin 2019

« L’ubérisation du travail, sans être la norme, prend une place grandissante. Les plates formes numériques fournissent de nouvelles sources de revenu à de très nombreux travailleurs mais elles posent du coup de nouveaux défis pour l’application efficace des protections du travail. En cause, soulignent les rapporteurs, le caractère « fragmenté du travail dans différentes juridictions internationales [ … ]. Le travail est parfois mal rémunéré, souvent au-dessous du salaire minimum en vigueur, et aucun mécanisme officiel n’est en place pour lutter contre les traitements inéquitables ».

Catéchisme de l’Eglise catholique

2428 « Dans le travail, la personne exerce et accomplit une part des capacités inscrites dans sa nature. La valeur primordiale du travail tient à l’homme même, qui en est l’auteur et le destinataire. Le travail est pour l’homme, et non l’homme pour le travail (cf. LE 6).

Chacun doit pouvoir puiser dans le travail les moyens de subvenir à sa vie et à celle des siens, et de rendre service à la communauté humaine. »

Encyclique Laborem exercens Jean Paul II et en particulier chapitre II 4-6

« En fin de compte, le but du travail, de tout travail exécuté par l’homme – fût-ce le plus humble service, le travail le plus monotone selon l’échelle commune d’évaluation, voire le plus marginalisant – reste toujours l’homme lui-même. »

Encyclique Caritas in veritate de Benoit XVI et en particulier chapitre II 21-27:

« Du point de vue social, les systèmes de protection et de prévoyance qui existaient déjà dans de nombreux pays à l’époque de Paul VI, peinent et pourraient avoir plus de mal encore à l’avenir à poursuivre leurs objectifs de vraie justice sociale dans un cadre économique profondément modifié. … L’ensemble des changements sociaux et économiques font que les organisations syndicales éprouvent de plus grandes difficultés à remplir leur rôle de représentation des intérêts des travailleurs, encore accentuées par le fait que les gouvernements, pour des raisons d’utilité économique, posent souvent des limites à la liberté syndicale ou à la capacité de négociation des syndicats eux-mêmes. Les réseaux traditionnels de solidarité se trouvent ainsi contraints de surmonter des obstacles toujours plus importants. L’invitation de la doctrine sociale de l’Église, formulée dès Rerum novarum [60], à susciter des associations de travailleurs pour la défense de leurs droits, est donc aujourd’hui plus pertinente encore qu’hier, ceci afin de donner avant tout une réponse immédiate et clairvoyante à l’urgence d’instaurer de nouvelles synergies sur le plan international comme sur le plan local. »

La Croix – article sur la doctrine sociale de l’Eglise et en particulier l’article suivant
Travail et salaire

« En enracinant le travail humain non pas dans la seule sphère économique mais dans une relation essentielle et humanisante à Dieu, à soi-même et aux autres – en référence au texte de la Genèse –, la doctrine sociale de l’Église se dote d’un point d’appui particulièrement solide pour défendre les plus pauvres, ceux qui se voient privés de travail, ou encore contraints à un travail indigne parce que déshumanisant, ou enfin sous-payés. Sur ce dernier point, Léon XIII le premier affirme que, même si l’employé et son patron tombent d’accord par contrat, un travail qui ne reçoit pas un salaire juste est indigne de la condition humaine. En réalité, l’homme ne dispose pas de son travail comme d’une marchandise. C’est une activité qui lui permet de s’humaniser, d’entrer en relation avec les autres et de contribuer à l’achèvement de la création.

PARCOURS ZACHEE – le travail comme apostolat – les 3 dimensions du travail             

–       Travail subjectif        > ce qui me fait ressentir ma dignité d’homme

–       Travail objectif          > l’utilité de mon travail pour les autres

–       Travail collectif         > mon travail avec les autres

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